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SAMEDI 16 JUILLET / GAVARNIE : La Brèche de Rolland

6h30 passé, j’ouvre mes yeux après une nuit réparatrice. Je tourne et vire dans ce bon grand lit, non pas que je me sens mal avec douleurs aux jambes mais juste une envie de trainer. Ma raison me fait lever. Aujourd’hui une des plus belles journées de mon périple. La randonnée pour la Brèche de Rolland. Belle, magnifique mais pas de tout repos. Elle se mérite. En ce qui concerne le brin historique du matin, cela sera pour plus tard. En effet, j’aurai un peu plus de temps demain matin pour m’adonner à ce genre de plaisir puisque c’est ma journée de repos. Je m’habille prêt à partir et descends au café. Annie, m’a préparé tartines, chocolat et jus d’orange. Bref, pour quelqu’un qui ne déjeune généralement pas, je trouve que sur ces jours passés et à venir, je me rattrape drôlement. D’un autre côté, j’ai le repas du midi plutôt léger.

Il est 7h30, je prends le sac sur les épaules en direction du chemin de départ en direction du village. Je pars par le grand tour puis redescendre l’échelle des Sarradets, tant réputée et arriver par la grande cascade.

Sur le chemin du village, je vois débouler les chevaux sur la route (ceux qui vous emmènent dans le cirque en balade).

Je rejoins l’église il est 7h45. Le panneau officialise le début du tour, m’indiquant 4h15. Ne vous inquiétez pas, je mettrai bien moins de temps. Le sentier progresse doucement. J’arrive au niveau de la cabanne de Pouez d’Aspé vers les 8h25. 40 min de marche au lieu des 1h15 annoncées. Le panneau me donne désormais 3h jusqu’à destination. La pente s’accentue au niveau de la 3ème heure. Faisons attention avec l’accumulation de ces quatre journées de marche depuis mon départ. Continuons, je longe le gave des Louvettes dans la vallée du même nom que la cabane passée précédemment. Altitude à 1873m, j’arrive au panneau m’indiquant Réf. de la Brèche à 2h15. Il est 8h55 et donc cela fait 1h10 de marche (2h annoncées) sans grosses difficultés.

Force est de constater que les choses se corsent (sans être sur le fameux GR20) puisque je vais passer à 2400m en très peu de temps et en peu de distance. A travers la piste des pâturages, un troupeau de brebis. Des blanches,  des noires m’engagent la conversation avec leurs bêêêêhhhh. Elles me suivent, m’accompagnent sur une bonne centaine de mètres. Je fais diversion, m’écartant du sentier ; cela ne marche guère. Je fais plutôt attention car m’approchant d’un rocher, je faillis de mettre les pieds dans un trou énorme. Là je pense que je n’en serai pas sorti… Revenons à mes biquettes. Flatté, gêné, affolé ; elles me laissent enfin finissant en solo ce bout de chemin. 10h30, je tombe sur l’autoroute à touristes venant du port du Bouccaro. D’ici, je vois les bus et voitures garées là bas et la masse de personnes se déplaçant. Une manière de s’éviter la partie que je viens de me taper. Je ne juge pas mais me dis que c’est une manière de leur faire croire, penser que c’est accessible. La dernière portion ne l’est pas du tout. Je file ne m’attardant pas… Jusqu’au refuge de la brèche, je remarque la difficulté de progression qu’ont de nombreuses personnes pas préparées, pas équipées. Bref, je ne suis pas là pour être compréhensif et ni faire du social. Le sentier devient sacrément rocailleux, pentu et montant jusqu’à 2589m. Franchissement de la cascade par d’énormes marches Ça galère drôlement pour un grand nombre créant embouteillage au niveau de l’échelle. Je m’écarte de cet attroupement préférant celui des brebis de tout à l’heure. Je passe les pieds dans l’eau, gravis un rocher passant devant ce tas humain désespérant. Je n’éprouve pas de pitié pour eux mais de l’indifférence. J’accélère progressivement sur la dernière partie. Je suis au Réf. de la Brèche à 10h35. Soit d’effectué 2h15 depuis l’église de Gavarnie.

Non ?! Je ne me suis pas trompé, juste un 2h d’avance sur le temps indiqué. Bref je ne cherche pas la performance mais je sais que le temps était une de mes préoccupations. Je vois que j’ai constamment de l’avance, tant mieux… C’est motivant et encourageant. Bon revenons à notre Brèche. Cette dernière n’est pas atteinte pour autant. Je ne suis arrivé qu’au refuge. Il reste 220m de dénivelé (de 2587 à 2807m). Encore une partie de graviers, une de neige, puis deux parties de rochers à escalader. Je décide de me poser, de changer de maillots suite à mes efforts menés. Je prends le temps de m’alimenter avec mes gâteaux. Une pose de 10 min et je reprends la piste à 10h45. Après une bonne demi-heure, je suis les bras levés entre les deux parois, là !!!

La Brèche de Rolland, enfin. Un vent froid et fort souffle. Je me mets à l’abri et enfile mon k-way. Les pauses photos s’imposent et prends une pause pour les poses. Après contemplation du lieu, je poursuis la piste le long de la paroi côté espagnole jusqu’à la dénommée fausse brèche ou encore appelé le doigt.

Il est midi. Je suis à 2909m. Le vent se renforce. Je commence presque à avoir faim. Cela fait désormais plus de 4h que je suis parti. Je décide malgré tout de poursuivre mon effort jusqu’au Taillon culminant à 3144m.

Il est 12h30. Je me protège du vent dans un abri de pierre. Ce dernier quasi-identique à celui où je m’étais posé avant l’ascension du petit Vignemale. Je me couvre bien, m’alimente bien et me repose pour reprendre des forces. Il y a du monde mais ce n’est pas du tout le même public de la partie d’avant. Des randonneurs équipés, certains sont là à courir. A chacun son trip.

Quelques photos pour immortaliser l’instant. Je distingue le pic de Néouvielle et celui du Midi… Ils culminent à ?????????. Je suis passé tout proche d’eux ces jours derniers.

A 13h, j’amorce ma descente arrivant au refuge 45 min après. Devinez sur qui je tombe ? Mes «Parisiens» sans leurs parisiennes. Eux aussi, ils sont montés forts. Cela dit, ils sont arrivé trop tard et ne vont pas pousser jusqu’à la Brèche, encore moins au Taillon. Fort regrettable quand je leurs fait part de mon parcours. En discutant, nous sommes en admiration des personnes descendant sur les parois, falaises d’en face. Waouh… Impressionnant ! Nous décidons de faire le retour ensemble, nous engageant dans la piste qui devrait nous amener à la fameuse échelle des Sarradets, échelle dite naturelle, débouchant dans le cirque de Gavarnie.

14h30, nous quittons le refuge, tous les cinq. Là ça envoie ! Discute, prise de photos à l’envolée, ça ne chaume pas. Le haut de l’échelle est atteint à 15h20. Ensuite ce sont 30 min de descente des 300m de dénivelé. Un effort considérable, soutenu où vigilance est de rigueur. En file indienne, quelques cailloux s’échappent et tombent ; les appuis se défilent… La chute n’est pas très loin, Be Carefull !!! Les parisiens ont leur sac plein, pas comme moi, ayant pu laisser des affaires à la chambre pour alléger considérablement le poids sur mon dos. L’effort reste soutenable. Nous atteignons le cirque puis arrivons à l’Hôtellerie du Cirque vers 16h. Notre descente de 2587 (refuge) à 1570m a été parcourue en 2h10.

C’est à cet endroit que nos chemins se séparent. Ils filent vers la droite pour remonter au réf. ????.

Je file par la gauche, chemin pris hier pour redescendre vers Gavarnie. Echange de numéro, prise de photo et embrassade. Nous nous quittons, heureux d’avoir vécu cette petite aventure ensemble, digne du « club des cinq ». Mon bout de chemin est avalé en courant.

Je m’installe en terrasse, satisfait et heureux… Un monsieur assis à la table d’à côté avec deux dames m’interpelle. Il me demande si je n’étais pas à la Brèche ce matin. Etonné, je réponds oui. Il m’a reconnu à mon maillot distinctif (pas forcément ceux du tour de France) un de VTT aux couleurs basques. Vu qu’il est basque, cela lui faisait plaisir. Bon je lui ai bien dit que je ne l’étais pas. Je sirote mon panaché, puis un second.

Que c’est bon de vivre ces sensations et émotions. Je suis parti ce matin à 7h45 du village et suis de retour à 16h20. Une ballade de 8h35 (avec arrêts et pauses), elle n’est pas belle la vie ?! Pour ce soir, c’est repos. Demain est journée du repos, jour du seigneur, et en plus ça tombe bien car c’est jour de pluie aussi !

Sur ce bonne nuit.

 

 



20/02/2012
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