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JEUDI 14 JUILLET / REF.des OUTLETES – REF.de BAYSSELANCE

Fête nationale !!! Malgré un réveil programmé à 7h30 et le petit déj prévu pour 8h, je me décale d’une ½ heure. Je recroise mes 2 françaises se lavant les dents ; sans complexe à me saluer, me parler avec du dentifrice plein la bouche. C’est très sensuel ! Très charmantes tout de même, je maintiens. Bon je ne tarde pas pour autant et j’avale mon ptit déj’.

Tout équipé, je prends la piste il est 8h50. Rapidement j’opère un stop pour brin de causette avec notre ami Jean Claude, dégageant quelques éboulis pour libérer le passage et voir les réserves d’eau. Ensuite je croise une famille vue au refuge. Ils m’offrent des abricots secs, appréciés même si je ne suis parti que de très peu de temps. Je retrouve mes françaises, s’offrant une pause barre de céréales. Petite discussion sur le parcours et forme du jour.

Je reprends avec la piste qui se raidit. Un jeune homme me rejoint. Il est l’un du groupe des « Parisiens ». Il est 10h20 lorsque j’arrive à la Houquette d’Ossoue (2734m) en sa compagnie ; soit en 1h30 au lieu des 2h15 annoncées. Bien, non ?

C’est d’ici que je vais me faire un extra avec l’ascension du petit Vignemale. Une piste monte en effet sur notre droite, passant de 2734 à 3032m. Pour l’instant, nous nous offrons un bain de soleil vu que celui-ci est au rendez vous. Pause gâteau, boisson avec prise de photos, il va de soi. Après 20 min, arrivent mes françaises. Elles ne s’attardent pas trop… M’invitant tout de même au passage à les accompagner sur Gavarnie. Très intéressant d’autant plus que j’y vais. Malgré cette proposition «alléchante» je résiste et les salue bien. Il est vrai que je ne suis pas venu pour m’adonner aux plaisirs des femmes mais à celui de la montagne.

Le restant des parisiens arrivent enfin. Composé de trois couples, une moyenne d’âge de 28 ans ; ils sont du 92.

Le groupe choisit de descendre jusqu’au refuge de Baysselance pour y déposer leurs affaires, casser la croûte puis remonter en mode léger. Mouais !!! Je reste sur mon avis de le faire maintenant. Je leurs dit à plus tard vu que c’est ici que je passerai la nuit, on s’y reverra bien.

Je dépose mon sac à l’intérieur d’un abri de pierre. A 11h, je débute l’ascension. Une piste se raidit de lacets en lacets. Un premier arrêt au bord d’un pic, un passage dans un névé, puis une partie plus «difficile». Je couvre ces 300m de dénivelé positif en 30 min. L’arrivée au sommet est tout simplement magnifique, un soleil au rendez vous avec une vue dégagée sur le grand Vignemale, culminant lui à ?????. Derrière moi, une vue sur la vallée descendant sur Gavarnie.

La prise de photos va de soi !!! Contemplation, méditation et fortes pensées, je prends ce temps…

C’est pour des moments comme celui-ci que je suis venu marcher et à ceux-là que je pensai lors de ma préparation…  Moments de sensations et d’émotions fortes. C’est bien, c’est très fort. Je pense à ma famille, évoquant chacun d’eux… Maman, Papa, Sébastien, Christelle, Pauline et Nicolas, Emmanuel avec Déborah et Robin, Corinne, Gérard, Harmonie et Quentin, Alain, Agnès et Serge, Christelle et Magali, Annie, Delphine et Mélodie, Jérôme. Pensées à Béné et à sa famille. Pensées à mes amis, copains et collègues. Pensées aux milliers de gens pauvres dans ce foutu monde. Se dire qu’il peut y faire bon vivre mais pas tant que cela… !!!??? Je fais un retour sur moi-même, ma vie jusqu’à aujourd’hui, mes fautes, mes erreurs et finis sur les éléments positifs malgré les quelques larmes versées. Je mets une pierre dans le tas de pierre immortalisant le sommet. J’y glisse une pièce d’1euro faisant un vœu (un peu comme lorsqu’on jette une pièce dans une fontaine).

Après 20 bonnes minutes passées en haut, le soleil se voile quelque peu. J’entreprends ma descente en courant dans le style trail/running. Parfois limite sur mes appuis, mais ça tient. Je croise deux couples et une famille… Leur ascension n’est certes pas à la même allure que la mienne précédente. Cela dit, le tout n’étant pas d’aller vite mais d’aller à son rythme, de réussir en ce que l’on entreprend…

Un brin philosophique, je suis de retour à mon sac en 17min. Je me couvre, récupère mon paquet et descends vers le  refuge à travers une piste rejoignant un petit lac. Je suis comme un joyeux luron, sifflotant des grands airs d’opéra.         Au détour d’un rocher, je salue un couple de cinquantenaire cassant à la croûte pour lequel je souhaite le bon appétit.

Vers 13h, j’arrive au refuge retrouvant mes parisiens. Ils se préparent à remonter. Le soleil ne parait pas vouloir les accompagner. Pour ma part, je pique nique.

Que fais-je ? Il est 13h30, j’ai du temps. Je regarde ma carte et vois qu’il y a un chemin par derrière cette paroi rocheuse dénommée les crêtes d’Ossoue, située au dessus du refuge. Au lieu d’aller cherche le chemin tout en bas,          je m’aventure sur ce hors piste à travers les rochers. Cette ascension s’avère difficile sur quelques portions. Il n’y a pas de traces mais des tas de cailloux, un équivalent. J’arrive enfin au niveau des crêtes. Je suis obligé de les contourner sur une partie car je ne peux descendre à cet endroit. Enfin celles-ci franchies, je descends sur une pente raide composée d’éboulis et de graviers. Ça glisse parfois comme du surf ! Quelques frayeurs mais rien de grave, c’est maîtrisé. Attention à ne pas s’emballer tout de même. Les nuages se font de plus en plus épais. Pas de chemin trouvé, alors je repars vers la gauche. De saut en saut, de rocher en rocher,  je retrouve une piste ; me voilà retombé sur le GR10. Ce n’est pas ce que j’avais prévu au départ mais bon. De là, je repars sur mes rochers tout proche de la Houquette d’Ossoue (2734m), endroit où je m’étais engagé sur le petit Vignemale. En redescendant, je m’arrête à une stèle érigée en hommage à un espagnol. Son piolet en guise de croix sur un énorme tas de pierre. Je retombe sur le GR10 que je file en courant.

J’arrive au refuge à 15h45. Je me suis fait environ un deux heures d’extra, marrant et parfois moins, pas mal, non ?

 Il est temps de s’organiser pour le refuge. Ce n’est pas n’importe quel refuge ! Celui gardé le plus haut sur le tracé du GR10. Il culmine à 2651m. Il est pour un grand nombre de personnes, celui qui leur sert de passer la nuit avant d’entreprendre l’ascension du grand Vignemale et son glacier – Autrefois, les pionniers dormaient dans les grottes de Russel, celles qu’Henry avait creusées…

Enfin, j’installe mon sac dans un coin de la pièce qui sert de pré-entrée. C’est un peu le bordel car il y a peu de place et vu le nombre de personnes… Bref, j’étends mon linge dehors sur mon tendeur que je fixe entre les volets. Je fais un brin de toilette au robinet extérieur, à l’eau très froide.

Voilà que je tombe sur un gars portant un K-way orange avec écrit «Isle Jourdain», un gars du 86, un viennois !? C’est Cédric avec deux de ses potes. Petite causette en présentation, puis nous nous retrouvons dans la grande salle à vivre du refuge après nos aménagements. Je retrace mon parcours et vois ce qui m’attend pour demain. On échange sur les parcours possibles autour du refuge. Ils sont arrivés d’en bas, par Gavarnie. Ils vont sur Cauterets et sont là pour trois jours. Notre discussion de randonneur s’arrête. Je me prends le temps d’écrire. Puis ils me proposent de jouer à leur jeu de cartes fabriquées, jeu de bluff à savoir, faire ou non le nombre de plis annoncés. On stoppe ce jeu, car ils ont leur tente à monter puisqu’ils sont en mode bivouac. Je me retrouve alors à la table des Parisiens à jouer au carte tout en discutant.

Le temps passe et voilà que l’heure du repas s’annonce. Il se fait en deux services vu le nombre. Je me retrouve dans le premier, installé à la table des Martin’, Ola ! J’y retrouve un des copains du 86 (il est du 95) qui décide de manger au refuge, et mon jeune couple d’il y a deux jours en galère au col de la Hougade. Ils s’en sont débarrassés en les laissant au Pont d’Espagne. Ils sont montés jusque là et redescendent puisqu’ils s’arrêtent car trop fatigués (forcément !).

La soupe est bonne et le repas copieux. Le second service passé, je me retrouve de nouveau en compagnie de mes parisiens à jouer aux cartes. Le temps passe chaleureusement. Il est 21h30, le temps d’aller se coucher.

Je rejoins le dortoir N°3. La lumière est éteinte. Je m’éclaire à la frontale. Je m’installe tranquillement sur ce qui me sert de lit. J’étale mes affaires pour qu’elles sèchent sur le lit d’à côté, libre. Je me mets à écrire de nouveau. 22h15, voilà qu’un gars arrive pour chercher à se coucher. Je dois ranger tant bien que mal le tout, c’est en bordel car pas de place.

Bon calmons nous, il est temps de dormir et de passer la nuit la plus désastreuse de mon séjour ; voyons cela demain.

 

 

 



20/02/2012
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