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LUNDI 18 JUILLET / BAREGES – CHALET DE L’OULE

Aujourd’hui est un jour saint que celui-ci. C’est la Saint Frédéric. Cela dit je me lève un peu en panique car je n’ai pas entendu mon réveil. Les autres du dortoir sont déjà levés. Aussitôt, je prépare mes affaires et les  rejoins pour le petit déjeuner copieux.

Il est 7h30, nous sortons du gîte. Je les laisse s’engager sur le GR. En effet, je décide de laisser la 1ère partie, intéressante puisqu’elle longeait la route, évitant aussi 1h30 de marche. Je file donc directement au pont de Gaubie par la route en auto-stop. Un coup de pouce et me voilà pris en 5 min par un homme qui travaille au niveau de la station du télésiège le Tournaloup. Impeccable…

7h55, je me mets en marche. J’atteins le pont à 8h10 croisant un peu de monde se préparant pour randonner. L’ascension du col de Madamète (2509m) se présente, annoncée en 3h45, partant de 1538m.

Je suis à la cabane d’Aygues-Cluses (2150m), il n’est que 10h. J’ai donc pas mal d’avance sur le temps.

Je prends donc le temps et profite de cet instant ensoleillé à un endroit très beau près d’un petit lac.

Assis sur ce gros rocher, je profite pour me changer. Je regarde les gens s’afférer au rangement de leur bivouac. Je croise aussi trois personnes, des parents avec leur fille d’une vingtaine d’années « les Stéphanois ». Je partage le sentier avec père & mère et leur charmante fille Mélanie. Celle-ci a entrepris la traversée des Pyrénées et d’arriver à Banyuls pour le 23 août. Elle a fait une 1ère partie accompagnée d’un oncle et tante et la 2nde là avec ses parents. La 3è avec des amis et finis les derniers jours en solo. Courageuse, endurante le tout en mode bivouac. Respect… Mon rythme s’accélère. Je les laisse et les reverrai certainement plus tard.

Je rencontre un jeune homme, bénévole du Conseil Syndical balisant en jaune le circuit local, sympa le job d’été. Sur un tas de cailloux, un crâne de brebis est posé en signe de balisage. On se croirait dans le désert ou dans un cimetière naturel.

J’atteins le col vers les 11h30. Je marche depuis 2h40 soit plus d’1h d’avance sur le topo. Encore une fois, tant mieux. Non pas que je fasse une course contre le temps mais cette notion de temps était le point délicat, ne sachant pas vraiment si mes calculs étaient fiables. Après ces 6 jours, j’en suis plus que rassuré.

Au col, je croise un couple, profitant de leur aide pour échanger les prises de photos. Vue très belle avec derrière moi le Pic du Midi (???). Je revois Mélanie et ses parents, les prenant en photo également.

La descente qui s’ensuit s’annonce très belle sur les lacs d’Aubert et Aumar. Peut être trop belle… Voilà qu’au détour d’un rocher sur une partie plane, je me foule la cheville. Faut le faire en chaussure de rando! Encore celle de droite déjà fragilisée vendredi, dans le cirque de Gavarnie.

Aie ! J’ai mal. Je sens bien qu’elle n’est pas gonflée et n’enlève pas ma chaussure. Je continue doucement.

La vue sur le Pic de la Néouvielle (???) me fait passer la douleur. Celle-ci s’estompe peu à peu tant que ma cheville reste chaude. La vue sur les lacs en contrebas est magnifique avec un bleu mitigé vert.

Je longe un premier lac, un second et décide de m’arrêter au bord du lac d’Aumar (2212m) vers les 13h.

Je quitte maillot, chaussettes et chaussures. Je trempe mes jambes mais je ne me baigne entièrement.

Après 20 min de rafraichissement et ravitaillements, je repars car j’ai encore 2h30 devant moi. Se présente devant moi le col d’Estoudou (2260m) à franchir. En effet, le chemin se raidit sacrément.

Mon pied droit traine un peu. J’atteins le col à 14h20, soit un quart d’heure de plus qu’annoncé (0h45).

Vue magnifique, splendide et dégagée sur les lacs laissés en bas. On distingue la foule au lac d’Orédon, et à celui du Cap Long, de son barrage. Il faut dire qu’avec une route qui y monte, c’est normal de voir tant de monde. Je prends le temps de discuter 10 min avec un couple et leurs trois enfants. Deux aigles ou gypaètes nous survolent dans un ciel bleu. Je poursuis le chemin débutant sa longue descente à moins d’une heure du lac de l’Oule et de son chalet dans lequel je vais passer ma prochaine nuit.

Je me rends compte que j’ai vraiment beaucoup d’avance. Que fais-je ? Vais-je maintenant poser mes affaires et faire un tour ensuite ou je le fais maintenant. A un embranchement, je prends le chemin de gauche, décidant ainsi de faire le détour maintenant. Au détour de la sente, je discute avec trois couples de personnes âgées. «Si, si ! il y a le magnifique lac du Cascaret…». Ok je vais y aller, il est 14h30 passé. Oh si j’avais su !!??

Après 30 min, je découvre un beau pré et de belles vaches avec leur grosse cloche. Ensuite c’est par une piste balisée aux tas de cailloux que je m’enfonce dans cette partie extra GR dénommé le Soum de Monpelat. Je passe au pied, proche du Pic d’Anglade ainsi que de celui d’Estibère. La nature y est belle, préservée et à l’écart de foule de gens. J’en suis au point de ne plus trop savoir où je suis vraiment. Je cherche le sentier sur ma droite mais ne le trouve pas. Sans m’affoler, je navigue à vue d’œil et au flair… Tout de même galère !

Le temps passe. Les efforts surmontés du jour, ma cheville se réveillant, sont autant d’éléments pouvant nuire au moral. Il me semble que je suis revenu sur mes pas !? Puis un son de cloche me confirme, retrouvant là mes vaches de tout à l’heure. Je leurs présente un sourire plus prononcé. Elles ne doivent pas comprendre.

Il est 16h50, soit 2h20 de bonus si je peux l’appeler ainsi. Dans le chemin descendant vers le lac, je retrouve mes vieux. Ils ne sont pas allé si loin que cela, s’en sont arrêtés au 1er puis revenus sur leurs pas.

La descente qui s’ensuit est interminable durant 30 min. Le chemin plat longeant le lac en est tout aussi interminable, je n’en vois pas le bout.

17h40, j’arrive exténué. Je n’en peux plus. Je ne sens plus mes jambes mais ressens la douleur à la cheville. Passé les commodités de l’arrivée, je prends une longue douche chaude. Je m’installe et fais mes préparatifs pour le lendemain. Je sors en terrasse, buvant un panaché et me mettant à écrire mon aventure du jour.

A l’heure du repas, je rencontre un couple d’espagnol et quatre jeunes « les médecins d’Angers» (3 garçons et 1 fille, partis d’aujourd’hui à destination de Bagnères de Luchon). Le repas est bon et copieux en compagnie des jeunes et de trois gars bossant sur le chantier près du refuge. Je mets le nez dehors après diner. Le temps s’est nettement rafraichi. L’aubergiste nous annonce par la même occasion que le temps de demain n’est pas bon.

On fera avec… Il est 20h30 et file au lit me coucher. Je prends quelques anti-inflammatoire pour pallier à la douleur. J’ai récupéré des magasines sur la montagne et les feuillète, m’endormant paisiblement au fil des pages et des photos m’emportant dans mes rêves d’aventurier.

 



20/02/2012
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