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VENDREDI 15 JUILLET / REF.de BAYSSELANCE – GAVARNIE

C’est étrange quand on ne se sent pas dormir. Et oui vraiment une nuit galère à oublier. En effet, deux gars ont ronflés  comme pas possible et zut je n’avais pas mes boules quiès : résultat c’est la fanfare dans ma tête… La nuit a été longue. J’ai dormi d’un œil, l’autre étant branché sur ma montre toutes les heures voire les demi-heures. Mon réveil était branché sur 6h pour un ptit déj’à 6h30. Tournant, virant, il m’a semblé m’endormir qu’un instant. Puis j’ai entendu le bruit d’un gars qui se levait, il est 5h. Il doit prendre le service de 5h30. En effet, tout comme il y avait deux services pour le diner, il y a trois services possibles pour le petit déj’ : 5h30/6h30/7h30. Après hésitation et un petit calcul… Je me lève aussi. Dur mais bon de toute façon la nuit est désormais derrière moi et le jour devant. J’allume ma lampe frontale et jette mes affaires en bas. Je les récupère après avoir descendu de ce lit superposé avec beaucoup de mal (pire que le Vignemale) puis sors ENFIN de cet insupportable dortoir. Je m’habille dans le couloir, il y fait frisquet. J’arrive dans la pièce à vivre et vois si je peux déjeuner au 1er service. Avec un si beau sourire dès l’aube, la jeune femme me dit que oui et fait le nécessaire. Ce sera un chocolat et un café. Je règle ma note, me prépare et sors du refuge. Je croise un jeune couple se préparant apparemment pour l’ascension du grand Vignemale. C’est vrai que le temps est totalement dégagé.

Il est 6h20 et le temps est beau. Un vent froid, sec m’invite à partir. La piste du GR descend vers Gavarnie ma prochaine destination vu que je vais m’y arrêter sur deux jours ; Un écart au dit GR10.

Le sentier s’en va bien allant. Vers 6h45, Je passe aux grottes creusées par Henry Russel lorsqu’il s’engageait dans la première ascension du grand Vignemale et son glacier. De ces grottes part une piste en direction de celui-ci. Hésitation ! Pas très longtemps, de toute façon je ne suis pas équipé pour. C’est ça, pour une autre fois me dis-je. Cette envie sera d’autant plus renforcée par les rencontres et croisements d’un bon nombre de personnes qui montent en direction de celui-ci. Un groupe de 3 personnes y va habillés un peu comme à l’ancien temps, béret et bâton.

Vers les 7h55, je fais face à une délicate situation. Une brebis est là sur le sentier blessée au pied arrière gauche. Elle est là avec son agneau. Elle ne peut quasiment avancer. Je ne sais comment agir… Elle est vraiment en mauvaise posture. Aux regrets et pleins de remords, je passe mon chemin la laissant à son destin avec son petit. Cruel…

Il est 8h et j’arrive sur le bas du massif. La piste est bien plus calme et les marmottes me saluent. J’arrive au barrage d’Ossoue à 8h20. Déjà 2h de marche avec deux arrêts, l’un aux grottes et l’autre pour la brebis. Le temps annoncé sur le topo était de 2h. Il est vrai que cette descente n’était pas des plus aisées. Gavarnie est annoncée à 2h environ. Le chemin devient une large piste carrossable longue de 8km. Je croise des voitures bruyantes et polluantes à partir des 9h. Chemin pas inintéressant avec un grand nombre de marmottes me tenant bonne compagnie ; se laissant pour certaines approcher de près quand elles ne sont pas surprises. Malgré ces charmantes demoiselles, je suis beaucoup moins joviale que les autres matins. Les traits du visage tiré et un brin fatigué à cause de cette mauvaise nuit. D’un autre côté, cela ma permis de profiter de ce lever de soleil et de ce magnifique temps.

8km, c’est quoi ? 2h de marche à 4km/h de moyenne. En effet, il sera 10h lorsque je passerai le panneau «Gavarnie». Je rentre dans Gavarnie comme un randonneur ébahi, épanoui mais aussi très marqué. Je cherche, demande par deux fois où est «la Chaumière». Là où j’ai réservé une chambre d’hôte pour les deux prochaines nuits, un bar-café se trouvant à un p’tit kilomètre. La maison est la dernière sur la piste en direction de la grande cascade, me dit une commerçante tenant une pâtisserie-sandwicherie. Très bien, je m’installe à sa terrasse ensoleillée. Un grand café avec chocolatine et croissant, s’il vous plaît. Quoi, le tout 3? Souvenez vous au Pont d’Espagne, le café seul à 3E , pire qu’à Paris.

Je suis spectateur d’une scène bucolique. Une femme sur un poney mené par un guide et son homme la suivant avec dans les bras, un de ces chiens absurdes (jugement personnel). Et la dame qui pose des questions à la noix! Rires aussi avec une autre. Un couple dont l’homme est habillé en vrai randonneur, chaussures de marche, bâtons et gros sac à dos. Quant à sa femme, limite en talon aiguille avec un sac de ville. Bref, un régal ce 2nd p’tit déj’ au point d’en partir en laissant mon bâton (que je récupérai plus tard).

Je me dirige vers ma chaumière. Je salue Annie Garcie, chef de maison. C’est familial, je croise sa mère, son père. La décoration dans le café est genre brocante avec vieux skis, piolets, cloches… genre montagnard. Elle me montre ma chambre. Je m’y installe, pose mes affaires et prends une bonne et longue douche chaude ; Un vrai bonheur et la première prise depuis mardi. Il doit être presque 13h. Je décide de redescendre au village pour me faire un bon déjeuner… une bonne tranche de viande… Je m’installe en terrasse et me commande une entrecôte/frites. La panse bien remplie, je repasse à ma chambre et me prépare pour aller faire une petite virée pédestre dans le cirque de Gavarnie tant réputé avec sa grande cascade tant renommée.

Il est 14h et je suis en «basket» sur le chemin touristique avec ce monde partant à la découverte de la cascade. Chemin accessible à tous mais à ne pas prendre à la légère vu sa longueur et quelques parties pas si faciles que cela. Temps annoncé en une heure, j’y serai en 45 min avec un écart de piste ; dont 15 min de l’Hôtellerie du Cirque (1570m)   jusqu’au pied de la cascade. En cours je vois certaines personnes en difficultés, se mettant dans un état très limite ; dû à la longueur, à la pente qui s’accentue, et à cette chaleur. La dernière partie n’est vraiment pas une partie de plaisir et nombreux y renoncent. D’autres continuent à limite de tomber. J’aide une dame à passer quelques mètres et elle s’assoie car elle n’en peut plus. Elle n’a pas d’eau et lui en donne. Ensuite je vois un père qui marche bien devant alors que sa gamine de 7 ans (estimation personnelle) est à la ramasse derrière… Y a vraiment des gens insouciants !!!

Les photos sont bien évidemment de rigueur, un vrai touriste. Les scènes sont buccoliques lors de ces prises. Certains prennent la photo et repartent aussitôt ?! Je prends le temps de contempler, prenant une douche d’écume très rafraichissante. Puis je laisse l’endroit peuplé pour faire le tour du cirque par la droite au pied des parois. Je monte, descend, grimpe puis me décide de monter encore un peu plus haut face à travers une partie herbeuse, un peu comme une marmotte. Me voilà tout en haut d’une partie rocheuse. Non je ne peux aller plus loin. Je ne rebrousse pas chemin, préférant continuer pour voir si je peux monter ou redescendre plus loin. 30 min de «frayeur» par cette descente incroyablement difficile. Dans quel pétrin, foutoir je me suis mis. Et là, y a pas de l’insouciance ?!

Je suis descendu en désescaladant, en glissant sur les fesses… du grand n’importe quoi. Je m’en sors avec quelques égratignures et une cheville tordue. Sensations fortes au rendez vous, souvenir de Gavarnie. Le chemin retrouvé, j’arrivai au niveau de l’Hôtellerie du Cirque par un autre sentier magnifique me gratifiant un peu des efforts et douleurs encourus.

Je suis arrivé à la Chaumière à 17h30. J’ai filé prendre une douche. Je suis revenu m’installer en terrasse du café buvant un panaché. 3h30 de balade, et bien dites moi, pour quelqu’un qui devait juste se promener tranquillment en vue de la grosse journée de demain. Ça promet ! Je me mets à écrire le long du gave de Pau avec comme vue splendide la dite-cascade. Je prépare le topo de la sortie de demain qui parait très très belle, si le temps le permet.

Je remonte à ma chambre me poser un quart d’heure. Il est 19h, je m’habille chaudement, le soleil s’en est allé derrière les parois rocheuses, l’air se faisant plus frais. Je descends au village pour quelques courses (du pain, une boite de sardine et des fruits) puis m’arrête à un resto, m’offrant le diner. Va pour l’assiette du montagnard composée de deux œufs, jambon de pays, frites, salade et fromage.

Je me couche vers les 20h30. Mon réveil programmé pour 6h30, je ferme les yeux, me plongeant dans un sommeil réparateur dans un vrai lit après je vous le rappelle une nuit précédente désastreuse au refuge de Baysselance…

Bonne nuit et à demain.

 



20/02/2012
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